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BLOG  DE  LILOU

BLOG DE LILOU

POUR UNE SPIRITUALITÉ SANS RELIGIONS.... POÉSIE + PLAISIR VISUEL DES PHOTOS DE NOMBREUX VOYAGES


une histoire issue de la sagesse indienne, celle des Navajos...

Publié par Lilou sur 10 Février 2009, 14:56pm

Catégories : #A méditer

Il était une fois un jeune homme, qui aimait chasser dans la montagne. Il ramenait le gibier à sa mère et ils en faisaient de délicieux repas. Un jour, alors qu'il se reposait à l'ombre d'un rocher, il aperçut une ourse. Il banda son arc, visa et s'apprêta à lancer sa flèche; mais le regard de l'ourse était tellement doux et tendre que le jeune homme resta figé. L'ourse était belle, elle se tenait debout, les bras ouverts, comme si elle l'attendait, comme si elle l'appelait. Le coeur du jeune homme se mit à battre, non pas de peur, mais d'amour; alors il laissa tomber son arme et s'approcha. L'ourse le prit dans ses bras, ils se serrèrent et s'embrassèrent comme deux amoureux qui s'attendaient depuis toujours.
 
Pendant longtemps, ils vécurent ensemble dans la montagne, et pendant longtemps il s'aimèrent. L'ourse lui montra les secrets de la montagne, les secrets de la forêt et ses pièges, et le secret des plantes qui guérissent et des plantes qui donnent la mort. Elle lui présenta tous les animaux de la montagne et de la plaine, elle lui apprit à les aimer, elle leur apprit à le protéger. Sept années s'étaient passées dans le bonheur, lorsque l'ourse décela sur le visage de son compagnon une légère tristesse.
 
- Qu'y-a-t-il mon bien-aimée ? lui demanda-t-elle.
- Depuis sept ans, je n'ai plus de nouvelles de ma mère. Je me demande ce qu'elle est devenue.
- Oui, je comprends. Vous les humains, même quand vous grandissez, vous restez attachés à vos mères. Demain, si tu veux, tu iras la voir et lui réchauffer le coeur.
 
Le lendemain, le jeune homme partit vers son village, le pas léger, mais le coeur inquiet de l'accueil qui lui feraient sa mère et les voisins après sept années d'absence inexpliquée. L'ourse sentit l'inquiétude de son bien-aimée et décida de le suivre discrètement pour le protéger. Le jeune homme arriva dans son village. Il se faufila jusqu'à sa maison et poussa la porte. Sa mère, comme toutes les mères, fut transportée de joie de revoir son fils, elle le prit dans ses bras et l'embrasse en pleurant. L'ourse, qui avait collé son oreille contre la fenêtre, se rassura. Son compagnon était bien accueilli, il n'était pas en danger.
 
- Mais où était-tu mon fils ? Pendant de longues années, je t'ai pleuré et pendant de longues années, je t'ai attendu.
- Ma mère, je suis marié.
- C'est une nouvelle qui réjouit mon coeur. Mais où as-tu laissé ton épouse, mon fils ?
- Ce n'est pas une femme, c'est une ourse.
 
La mère se figea...
 
- Une ourse, dis-tu mon fils...
- Elle est douce, elle est belle, elle est... Je l'aime, ma mère et elle m'aime aussi !
- Ce que tu dis est impossible mon fils. Une ourse n'est pas comme nous !
- C'est vrai, mais elle est tellement merveilleuse.
- Tu en parles mon fils comme si elle n'avait pas de défauts. C'est quand même une ourse, non ?
- Si tu savais mère comme elle est parfaite.
- Cela ne se peut pas mon fils. Cherche bien. Elle a sûrement des défauts.
 
Pour faire plaisir à sa mère, le jeune homme dit : "c'est vrai qu'elle a mauvaise haleine quand elle bâille." L'ourse entendit cette parole et son cour en fut blessé. Elle revint dans sa montagne, les larmes aux yeux. Pendant sept jours, elle attendit, seule et triste, le retour du jeune homme. A la fin du septième jour, il arriva gai et le coeur léger.
 
- As-tu va ta mère? lui demanda l'ourse.
- Oui ! Elle était heureuse de me revoir !
- Lui as-tu parlé de moi ?
- Bien sûr, je n'ai fait que cela.
- Que lui as-tu dit ?
- J'ai dit que tu étais belle et douce et que nous nous aimions beaucoup, passionnément.
- C'est tout ?
- Oui.
 
L'ourse resta un moment silencieuse.
- Tu vois la grosse pierre qui est là? Prends-la et frappe-moi sur la tête !
- Mais pourquoi donc, mon amour ?
- Fais-le, je t'expliquerai plus tard.
 
D'abord, elle insista puis elle menaça, et le jeune homme finit par s'exécuter. L'ourse se dirigea vers la forêt, la tête couverte de sang. Elle revint une semaine plus tard. Le jeune homme l'attendait inquiet.
- Ma bien-aimée, où étais-tu? Comment va ta blessure ?
- J'étais partie la soigner, regarde et dis-moi si elle n'est pas guérie.
- Elle est encore rouge et toute enflée.
- Ce n'est rien, dit-elle, elle guérira.
 
L'ourse reprit le chemin de la forêt et ne revint qu'une semaine plus tard.
- Regarde et dis moi si ma blessure est guérie.
- C'est extraordinaire, on ne la voit pratiquement plus !
- Tu vois, la blessure que tu as faîte à mon corps avec la pierre a fini par guérir, et bientôt je l'oublierai, mais celle que tu as faite à mon coeur en disant à ta mère que j'avais une mauvaise haleine quand je bâille, celle-là ne guérira pas...
 
Et l'ourse chassa le jeune homme qui revint vivre dans son village. Il passa le reste de sa vie regretter l'ourse et à penser à elle en se disant : "la blessure du couteau guérit un jour, celle de la parole dure toujours".
 
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